26 Sep 2024
L’impact de la suspension des primes Renolution à Bruxelles en 2024
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Les primes Renolution visent à encourager les propriétaires bruxellois à rénover leurs biens, en particulier ceux considérés comme des « passoires énergétiques » (c’est-à-dire les bâtiments classés E, F, ou G en termes de performance énergétique). L’objectif des autorités est clair : accélérer la transition vers des logements mieux isolés et plus durables.
Les primes Renolution sont accessibles pour les propriétaires qui souhaitent entreprendre des travaux de rénovation dans des bâtiments âgés de plus de 10 ans, par des professionnels. Elles peuvent être demandées une fois les travaux terminés dans une période de 12 mois à dater de la dernière facture de solde des travaux.
Le succès de cette initiative ne s’est pas fait attendre. Depuis son lancement il y a sept ans, les budgets alloués aux travaux de rénovation n’ont cessé d’augmenter de manière considérable :
@Cabinets du ministre-président Rudi Vervoort (PS) et du ministre de la Transition climatique Alain Maron (Écolo)
Cette année, avec un budget initial de 69 millions d’euros, les demandes ont si bien afflué, qu’à la mi-juillet, les cabinets du ministre-président Rudi Vervoort (PS) et du ministre de la Transition climatique Alain Maron (Écolo) ont annoncé la suspension des primes à partir du 16 août, le budget ayant été entièrement épuisé avant la fin de l’année. La prime sera réintroduite début 2025, mais en attendant, de nombreux propriétaires bruxellois se retrouvent dans l’incertitude : leurs travaux seront-ils toujours éligibles à cette aide précieuse ?
Suite à la décision des autorités bruxelloises de suspendre les primes Renolution à partir du 16 août, deux cas de figure se présentent pour les propriétaires :
Si votre dossier a été soumis avant le 16 août, il sera toujours pris en charge, malgré la suspension. Toutefois, il est possible que le délai de traitement soit plus long que prévu. En cas de besoin, n’hésitez pas à contacter l’administration compétente (Urban ou Bruxelles Environnement) en mentionnant vos références pour obtenir des précisions.
Cependant, restez vigilants, car depuis les élections du 9 juin dernier, les autorités sont en négociations pour former un nouveau gouvernement, dans lequel le Mouvement Réformateur aura probablement son mot à dire concernant le montant des primes accordées aux citoyens bruxellois. David Leisterh (MR), en lice pour devenir le nouveau ministre-président, a déjà indiqué que les objectifs du futur gouvernement ne seraient pas les mêmes que le précédent. Ainsi, au lieu de primes accordées à chaque propriétaire, le Bruxellois a exprimé, dans le journal L’Echo du 24/06/24, l’idée de proposer un système de prêt à taux zéro, afin que cela “responsabilise la personne qui va recevoir le montant.”
Malheureusement, les demandes soumises après le 16 août ne seront ni acceptées ni traitées. Si vous aviez prévu des travaux de rénovation, il faudra attendre 2025, date à laquelle un nouveau budget devrait être alloué aux primes Renolution.
La suspension des primes Renolution aura un impact direct sur les propriétaires, qui seront moins enclins à investir dans des travaux de rénovation, souvent coûteux sans l’aide de subvention de l’État. Pour de nombreux ménages, ces primes jouent un rôle essentiel en rendant des projets de rénovation possibles, qu’ils n’auraient autrement pas pu financer.
À Uccle, où les prix de l’immobilier sont généralement supérieurs à la moyenne bruxelloise, cette situation risque d’accentuer l’écart entre les biens rénovés et ceux qui ne le sont pas, ces derniers pouvant perdre de la valeur sur le marché. En effet, si les acquéreurs acceptent de payer un montant plus élevé lorsqu’un bien ne nécessite pas ou peu de travaux, bénéficiant donc d’une meilleure valorisation sur le marché, à l’inverse, ils ont tendance à négocier pour obtenir une baisse des prix lorsque des rénovations s’avèrent nécessaires, compensant ainsi les coûts que celles-ci engendreront.
L’absence de subventions risque donc de réduire l’attrait des biens non rénovés, les rendant plus difficiles à vendre ou entraînant une baisse de leur valeur sur le marché. Cet effet sera particulièrement visible dans les quartiers où les rénovations énergétiques sont cruciales pour maintenir la compétitivité des biens sur le marché.
Si pour beaucoup l’intérêt d’introduire une demande de prime est principalement financier — les coûts des travaux de rénovation pouvant être très élevés —, l’amélioration du score PEB constitue également un facteur déterminant, surtout en région bruxelloise. Pour rappel, le score PEB évalue la performance énergétique des bâtiments en Belgique, classée de “A” à “G”. Plus le score se rapproche de “A”, plus l’empreinte énergétique de la propriété est faible.
L’impact du score PEB sur la valeur de votre bien ne doit pas être sous-estimé. De plus en plus d’acquéreurs privilégient l’achat de maisons ou appartements avec de bons scores énergétiques (A, B ou C), bénéficiant ainsi de conditions de prêts plus favorables : taux d’emprunt plus bas et des montants prêtés par la banque plus élevés. À l’inverse, un bien classé “E”, “F” ou “G” peut devenir un frein à l’achat, entraînant des négociations à la baisse ou des conditions de prêt moins avantageuses.
Les performances énergétiques sont désormais un critère central dans le processus d’achat. Pour les propriétaires, cela implique de bien évaluer le retour sur investissement avant d’engager des rénovations. S’ils en ont les moyens, il est fortement recommandé de se concentrer sur les travaux à fort impact, comme l’isolation du toit et des fenêtres ou l’amélioration du système de chauffage. Ces améliorations peuvent non seulement rehausser la valeur du bien, mais aussi rendre la propriété plus attractive sur le marché.
D’autres actions moins coûteuses comme le calfeutrage des fenêtres ou l’ajout de thermostats intelligents peuvent également contribuer à une meilleure perception énergétique. Il conviendra toutefois d’informer les acheteurs du potentiel de rénovation pour obtenir un meilleur PEB, tout en ajustant le prix de vente en conséquence.
Oui, même si les investissements pour améliorer votre PEB peuvent sembler conséquents, il vous faudra passer pour la case travaux. En effet, bien que les biens soient actuellement classés de “A” à “G”, Bruxelles a décidé de supprimer les classes “F” et “G” d’ici 2033. Cela signifie qu’à cette date, sauf dérogation, les “passoires énergétiques” bruxelloises ne seront plus autorisées. Et Bruxelles va encore plus loin, puisque pour 2045, ce sont les classes “E” et “D” qui seront supprimées.
Dans ce contexte, l’aide apportée par les différentes primes, comme les primes Renolution, offrent une aide précieuse aux propriétaires bruxellois. Malgré les incertitudes concernant les financements de travaux de rénovation, ces derniers restent indispensables pour se conformer aux exigences de la Région Bruxelles-Capitale.
Vous êtes propriétaire d’une maison ou d’un appartement à Uccle ou à Bruxelles ? Vous souhaitez entreprendre des travaux, mais vous vous posez des questions sur l’obtention de financement pour ceux-ci ? Contacter Property One, nos experts seront à l’écoute de votre problématique pour vous conseiller et vous accompagner dans vos démarches immobilières.